Luc photo Anouk NATHAN

Qui n’a pas rêvé "vivre de voyages" ?
Qui n’a pas rêvé de choisir son pays, rencontrer les hommes, vivre le quotidien d’autres cultures ?
Qui n’a pas rêvé, au retour, de partager ces richesses en rencontrant les voyageurs ou spectateurs curieux et avides de connaissances ?
Bref, je m’adresse ici à vous qui lisez ces lignes, vous qui à votre manière êtes prêts à vivre vos propres sensibilités sous d’autres cieux, d’autres températures, d’autres odeurs. Prêts à partir mais pas n’importe comment. Ces lignes me permettent de vous expliquer comment j’ai profité des voyages en utilisant l’image.


Livres

Vie et voyage
Mon nom est Luc Giard. Je suis né à Boulogne sur mer en 1945. Avant de me lancer dans la photographie, le cinéma et les conférences dans toute la francophonie, j’ai suivi des cours de publicité et de communication aux Beaux-arts de Calais et de Lille.
L'Amérique latine a capté 18 ans de ma vie de reporter. J’ai commencé à partager mes récits avec les spectateurs de Grand Reportage dans les centres culturels et les écoles grâce à deux diaporamas :
- le Pérou (Survivance Inca 1974) et l’Equateur (l’Anneau d’or 1977).


Grand Prix et Tournées Internationales.
Le virage le plus important de cette expression s ’est passé au Mexique. J’ai choisi cette fois la caméra 16 mm. La photo ne m’avait pas permis de traduire le mouvement. C’est en vivant pendant 6 mois dans une communauté d’Indiens Tarahumaras dans la Sierra Madre Occidentale au Mexique, ( avec ma femme et ma fille de 2 ans), que j’ai pu réaliser ce document. Il a été couronné par le Grand Prix en 1981 au festival du film de voyage de Royan.

À partir de 1986, j’ai présenté mes réalisations à Connaissance du Monde en France, aux Grands Cinéastes conférenciers dans 18 pays d’Afrique, aux Grands Explorateursau Québec et à Exploration du Monde en Belgique.
Pendant cette période 4 voyages au Brésil m’ont permis la réalisation d’un nouveau film : "La Folie Grandeur Nature".


Ensuite une trentaine de séjours de l’autre côté de la Manche ont abouti à l’élaboration d’un nouveau film : " Lumières sur l’Angleterre " Il est programmé actuellement en France.


Approche
Lorsque je m’intéresse à un pays je cherche ce qui le différencie le plus de son voisin et qui ne se trouve nulle part ailleurs. Des lectures, des rencontres, quelques séjours permettent cette approche.

Pas docucu pour 2 sous
Les pays lointains sont riches d’exotismes. Faut-il pour autant condamner les reportages de proximité? Quand j’ai eu l’opportunité d’aborder l’Angleterre il m’a semblé que l’occasion m’était donnée ici d’approfondir mes recherches à tous niveaux. En proximité tout semble déjà connu. J’ai trouvé intéressant ici de porter un autre regard sur l’information.
L’image déjà connue permet une réflexion sur notre quotidien. Le commentaire n’est pas descriptif, il est plutôt un miroir dans lequel se reflète la personnalité de chacun.
Le temps qu’il faut

Mon boulot consiste donc à sillonner le pays, m’imprégner, observer et capter les informations qui traduisent le mieux son caractère.
Pour réaliser un film de 80 minutes il me faut tourner une dizaine d’heures pendant des séjours plus ou moins longs répartis sur 4 ou 5 ans. Je me déplace en camping-car afin d’être le plus près des sujets, à l’heure qu’il faut. Je suis plus souvent seul sur le terrain car la patience est maîtresse d’ouvrage. J’ai rendez-vous avec le hasard. J’ai rendez-vous surtout avec la lumière. J’ai pour moi l’avantage du temps.

L’urgence
Cette démarche est impossible aujourd’hui aux yeux des "gestionnaires" du travail. L’information est rentabilisée à l’instant. Les équipes de télévision sillonnent la planète à coup de millions de dollars. Les reportages sont bouclés dans l’urgence du "20 heures", ils ne traitent souvent que d’un sujet qui se retrouve détaché de son contexte.

Un auteur, un reportage, un pays.
Dans mes reportages j’essaie de saisir le pays dans sa globalité. Quand je présente mon film j’ai deux heures pour convaincre. Au-delà des images et des sons que j’ai personnellement choisis, j’ai aussi écrit le texte. Le document puise sa force dans cette unité. Je suis auteur et seul maître d’ouvrage d’un bout à l’autre, même sur scène où je présente moi-même le film !

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